RGAA : Comprendre les 13 thématiques de l’accessibilité numérique.

Le 28 juin 2025, l’accessibilité numérique prend un tout autre tournant pour les sites web, y compris les sites e-commerce, et les applications destinés au public.
En France, le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) définit un ensemble de critères techniques et fonctionnels permettant de rendre les contenus web accessibles à tous, en particulier aux personnes en situation de handicap. Ce dernier repose sur 106 critères de conformités regroupés dans 13 thématiques fondamentales, qui viendront guider l’audit de votre plateforme.
Nous vous proposons de découvrir chacune d’elle, afin d’avoir toutes les clés pour garantir un bon niveau de conformité et une bonne expérience à vos utilisateurs.
zoom sur les thématiques.
Les images : alternatives textuelles et accessibilité visuelle.
Les images jouent un rôle central dans la communication digitale. On entend souvent qu’une image vaut mille mots…. mais cela ne s’applique pas à l’accessibilité. Certaines ne sont pas interprétables par les technologies d’assistance comme les lecteurs d’écran si elles ne sont pas accompagnées de textes alternatifs. En effet, une personne non-voyante ou malvoyante ne pourra pas accéder à l’information visuelle sans description.
En ce sens, le RGAA exige que :
- Toutes les images porteuses d’information comportent une alternative textuelle pertinente via l’attribut
alt
. - Les images décoratives ne doivent pas distraire le lecteur et doivent avoir un attribut
alt=""
. - Les images complexes (schémas, infographies) nécessitent une description longue à proximité.
Nous vous conseillons donc d’éviter les textes alternatifs vagues du type « image » ou « illustration » et de privilégier des descriptions contextuelles vraiment utiles pour l’utilisateur.
Les cadre (iframes) : une navigation externe accessibles.
Les contenus intégrés par des balises <iframe>
sont courants, et particulièrement utilisés selon votre secteur d’activité : cartes, vidéos, widgets tiers. Or, ces éléments doivent aussi respecter les règles d’accessibilité. Le RGAA exige que :
- Chaque iframe possède un attribut
title
explicite qui décrit son contenu. - Le contenu embarqué soit accessible, y compris via clavier et lecteurs d’écran.
Pour être conforme, nous vous conseillons de tester des contenus tiers sur plusieurs lecteurs d’écran (des contenus comme YouTube ou Google Maps), de sorte à éviter les contenus interactifs qui ne seraient pas accessibles, et d’en proposer une alternative.
Les couleurs : garantir la lisibilité et l’interprétation de l’information
La couleur est souvent utilisée pour transmettre de l’information (états de validation, alertes, éléments interactifs). Le RGAA impose qu’aucune information ne repose uniquement sur la couleur.
- L’information ne doit jamais être uniquement transmise par la couleur.
- Les contrastes entre texte et arrière-plan doivent respecter un rapport minimal de 4.5:1.
Après avoir vérifié vos contrastes à l’aide d’outils comme WebAIM, pensez à accentuer votre message avec des symboles, des textes ou des icônes en plus de la couleur.
Multimédia : accessibilité des vidéos, sons et animations
Les contenus audio et vidéo sont riches mais posent de vrais questions en matière d’accessibilité. Les critères du RGAA estiment que votre contenu :
- Fournit des sous-titres synchronisés pour les vidéos.
- Propose une transcription textuelle pour les contenus audio.
- Intègre une audiodescription pour les vidéos informatives.
Notre petit tips : les plateformes comme YouTube permettent l’ajout manuel de sous-titres. Attention tout de même à ce que vos vidéos ne se lancent pas automatiquement sans contrôle utilisateur.
Les tableaux pour structurer ses données
Les tableaux permettent d’organiser des données complexes, mais ils doivent être compréhensibles par des technologies d’assistance. Selon le RGAA, vous devez :
- Utiliser correctement les balises
<th>
,<td>
,<caption>
, et les attributsheaders
etscope
. - Les tableaux doivent être lisibles de manière linéaire.
Les liens : clarté et cohérence de navigation
Les liens doivent être explicites et compréhensibles hors contexte. Cela permet à l’utilisateur de connaître la destination de sa redirection avant de cliquer.
- Le texte du lien doit donc être significatif, on évite les « cliquez ici » qui ne font pas sens hors contexte.
- Les liens répétés doivent être différenciés par leur contexte ou intitulé.
Pensez également à indiquer clairement les liens externes ou les ouvertures dans un nouvel onglet pour faciliter la navigation de l’utilisateur. Et précisez les types de fichiers téléchargeables dans les intitulés (PDF, DOC, etc.)
Les scripts & contenus dynamiques
Les sites web modernes utilisent de plus en plus JavaScript pour créer des interfaces plus dynamiques. Mais ces contenus doivent rester accessibles :
- Vérifiez que tous les contenus dynamiques sont lisibles par les technologies d’assistance, pour proposer une navigation au clavier plus fluide.
- Vos éléments dynamiques doivent annoncer les changements via WAI-ARIA ou autres méthodes.
Les éléments obligatoires
Le RGAA impose la présence de certains éléments HTML fondamentaux.
Les obligations :
- Une balise
<title>
pertinente et unique pour chaque page. - Un attribut
lang
précisant la langue principale du contenu. - Une hiérarchie de titres cohérente (
<h1>
à<h6>
).
Et si vous souhaitez être SEO friendly : le <title>
joue aussi un rôle dans le référencement naturel, puisqu’il doit contenir les mots-clés principaux de la page.
La structure de l’information
Un contenu bien structuré est plus facile à comprendre et à parcourir, tant pour les utilisateurs que pour les moteurs de recherche. En ce sens, le RGAA implique :
- L’utilisation des balises sémantiques (
<header>
,<section>
,<nav>
, etc.). - Des titres hiérarchisés, listes (
<ul>
,<ol>
,<dl>
), paragraphes logiques.
Notons également qu’une structure logique améliore la lecture machine, le rich snippet et le classement Google !
La présentation de l’information
Le contenu doit rester compréhensible quelle que soit la méthode de consultation (avec ou sans CSS, zoom, lecteur d’écran…). En ce sens, soyez vigilant sur :
- La présentation qui doit rester cohérente sans feuille de style CSS.
- La lisibilité du site jusqu’à 200 % de zoom.
Les formulaires
Les formulaires sont souvent source de frustration. Bien conçus, ils deviennent de puissants leviers d’interaction. Pour utiliser leur plein potentiel :
- La navigation au clavier doit être intuitive, avec des messages d’aide contextuels par exemple.
- Tous les champs doivent avoir un label visible et programmatique (précisez aussi les champs obligatoires dès le départ !)
- Les erreurs doivent être signalées, expliquées et localisées.
La navigation
Une navigation accessible permet à tous les utilisateurs de se repérer facilement sur le site. Les objectifs du RGAA visent donc à
- Indiquer la position dans l’arborescence (fil d’Ariane).
- Proposer des liens d’évitement (ex. : “Aller au contenu”).
- Maintenir une cohérence des menus et blocs entre les pages. D’autant plus qu’une bonne navigation améliore à la fois l’expérience utilisateur et le maillage interne, notion d’autant plus importante pour le SEO).
La consultation sur tous les supports
Un site accessible est aussi un site compatible avec tous les types d’appareils et de technologies d’assistance. Le RGAA exige donc que l’outil numérique :
- Ait une compatibilité multi-navigateurs.
- Puisse fonctionner sans JavaScript.
- Est utilisable sur mobile, tablette, lecteur d’écran, navigateur texte, etc.
Un socle de base vers l’accessibilité.
Les 13 critères du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) ne sont pas de simples cases à cocher dans un audit technique. Ils constituent le socle fondamental sur lequel repose une démarche sérieuse d’accessibilité numérique. Ces critères couvrent l’ensemble des aspects qui peuvent entraver ou favoriser l’accès à l’information pour les personnes en situation de handicap.
Ils sont la colonne vertébrale des évaluations d’accessibilité, et à ce titre, ils doivent être abordés avec rigueur, méthode et sens des responsabilités. Pour proposer une expérience inclusive et conforme aux exigences légales, le sujet ne peut être traité à la légère.
Ignorer ou négliger un seul de ces critères revient potentiellement à exclure une partie des utilisateurs. Non par négligence technique, mais par manque de considération pour leurs besoins. Il ne s’agit pas uniquement de répondre à une obligation réglementaire, mais bien d’assurer un accès équitable à l’information et aux services numériques.
L’application de ces 13 critères demande ainsi une implication multidisciplinaire : développeurs, designers, chefs de projet, contributeurs de contenus… Chacun a un rôle à jouer pour garantir une accessibilité effective. Cela suppose également des évaluations régulières, des tests utilisateurs, ainsi qu’une volonté constante d’amélioration continue. Notre équipe peut vous accompagner dans vos démarches, contactez-nous pour nous parler de votre projet !
Alors oui, respecter les 13 thématiques du RGAA permet de se conformer à la loi. Mais cela permet aussi, et surtout d’améliorer l’expérience utilisateur et de toucher une audience plus large, car rappelons-le, c’est près de 20% de la population qui peut être concernée par une forme de handicap. L’accessibilité numérique ne doit pas être une contrainte technique, mais une opportunité d’innovation et un engagement fort envers l’inclusion numérique.
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